Les bienfaits de la médiation animale / Zoothérapie
Aux Etats-Unis, on parle de « zoothérapie ». En France, on utilise plutôt le terme de « médiation animale ». Adaptée à tout public, elle permet de favoriser et maintenir le bien-être physique et psychologique. Cette activité est exercée par un professionnel diplômé en relation humaine et spécialisé dans la médiation animale.
La « médiation animale » est une pratique à objectifs thérapeutiques non médicamenteux, encore peu connue en France, qui englobe des savoir-faire variés.
Elle peut être à but :
– thérapeutique, en présence d’une personne ayant un diplôme de thérapeute.
– social, comme la création de lien, l’aide à l’intégration, ou l’aide à la réinsertion.
– éducatif et pédagogique, sous forme d’atelier.
L’animal contribue à la relation à l’autre.
La médiation animale c’est le soin de troubles humains, avec pour médiateur un animal dit « thérapeutique » qui assiste la présence et l’action d’un intervenant professionnel (thérapeute, éducateur, psychomotricien, etc.) connaissant d’une part ; la situation de la personne en difficulté, de ses troubles, de ses besoins, de son comportement et d’autre part ; les capacités et les limites de l’animal pour orienter la pratique lors des séances.
Elle concerne un public varié, du jeune enfant à la personne âgée, porteur ou non d’un handicap.
En médiation animale, il y a toujours des objectifs liés aux projets personnels des patients. L’animal est un intermédiaire pour les atteindre. Il permet au bénéficiaire qui le souhaite de dépasser certaines difficultés, d’apprendre, d’évoluer, ou simplement de prendre du plaisir. L’animal est acteur de ce qu’il engendre.
La Cynothérapie est une branche de la zoothérapie.
Le chien assiste depuis longtemps les humains. Il a commencé par les accompagner à la chasse, puis à aider à la garde, au guidage et à la protection des troupeaux, avant de devenir un compagnon de vie dans la maison. On sait que le simple fait de caresser un chien a une action bénéfique sur le rythme cardiaque et la pression artérielle. Il a fait ses preuves, par sa loyauté, et son intelligence, il est devenu un atout majeur dans l’aide à certaines personnes. On entend souvent parler d’équithérapie, et même de delphinothérapie, mais il est bien difficile de les mettre en œuvre dans une institution. Les chiens, eux, grâce à leur taille et leur mode de vie, peuvent facilement y entrer, ce qui permet de proposer des solutions moins contraignantes, et qui répondent mieux aux arguments, notamment concernant l’hygiène. Dans le cadre du Téléthon de la ville d’Hyères en 1992, André MARTIN, Corinne DELENGAIGNE et leurs chiens Cindy et Héliot ont été les premiers à introduire des chiens d’aide à la thérapie dans un hôpital sur la presqu’île de Giens dans le Var. Le journal Var Matin a assisté à une séance et en a fait sa première page dans son édition du samedi 13 février 1993.
En France, depuis quelques années, les chiens médiateurs en zoothérapie et les chiens visiteurs, qui entrent dans des institutions médico-sociales ou à domicile, sont de plus en plus nombreux.
Ce qui différencie ces deux pratiques se trouve, bien entendu, dans les besoins particuliers de l’être humain bénéficiaire, mais, surtout, dans le savoir-faire de l’humain qui dirige la séance avec son chien. – Le chien visiteur accompagne un maître, qui a pour mission de mettre en contact son chien avec des bénéficiaires qu’il visite pour le plaisir. Le but est principalement à visée récréative. – Le chien médiateur de zoothérapie (et non pas chien thérapeute !) quant à lui accompagne un intervenant professionnel détenant un diplôme de thérapeute et formé à la médiation animale. C’est le zoothérapeute.
Un chien travaillant avec un thérapeute sert de lien entre le professionnel et le patient, mais, n’est en rien un thérapeute. Un chien médiateur n’est pas choisi par hasard. De ce fait, les deux premières années de sa vie sont cruciales. Sa socialisation ainsi que son éducation doivent avoir été réalisées de manière sérieuse. De surcroît, sa relation avec les êtres humains doit être assurée et stable, et le lien avec son maître doit être fort. Une triangulaire est alors créée entre ces trois acteurs. Ces chiens interviennent généralement pour des thérapies complémentaires de médiation, auprès de personnes atteintes de troubles psychiques (tel que les Troubles anxieux, Troubles dépressifs, Troubles bipolaires, Schizophrénies, Troubles addictifs, Troubles des comportements alimentaires (TCA),Troubles des comportements chez l’enfant et l’adolescent, Risque suicidaire…) ou porteur de handicap.
Ainsi, par exemple ; un enfant présentant des symptômes autistiques va, contre toute attente, communiquer avec le chien ; la présence d’un chien va réveiller les émotions de la personne âgée mutique ; la personne atteinte de troubles psychiques va s’apaiser, communiquer en présence d’un animal.
La médiation par l’animal, comme d’autres types de médiation tel que ; l’art thérapie, la musicothérapie, est une approche spécifique pour mener des interventions d’accompagnement thérapeutiques. Dans cette pratique, c’est à travers l’animal, médiateur et complice de la relation d’aide, que nous allons à la rencontre de la personne. La médiation par l’animale est basée sur l’attrait que l’animal exerce auprès des personnes et sur sa capacité à les stimuler. L’animal provoque des réactions qui permettent de créer ou de faciliter la rencontre ou la relation d’aide. Elle vise à mettre en contact des animaux familiers, spécialement éduqués, avec des personnes fragilisées (personnes souffrant de divers troubles, aussi bien physiques que cognitifs, psychologiques ou sociaux) afin de susciter des réactions positives.
L’expression « Le chien est le meilleur ami de l’Homme » prend tout son sens lorsque l’on parle de zoothérapie. En effet, c’est l’animal le plus sollicité par les thérapeutes en raison de sa réactivité face aux émotions humaines, mais aussi parce qu’il est plus facile à dresser qu’un chat, qui est beaucoup plus indépendant et têtu. La thérapie assistée par un cheval, appelée équithérapie, fonctionne quant à elle selon les mêmes principes et objectifs que la zoothérapie.
D’autres animaux comme ; certains rongeurs, des ânes, des lamas, peuvent également être utilisés en zoothérapie .
L’intervenant met en place la médiation par l’animal avec pour objectifs d’apporter un bien être auprès des bénéficiaires, afin de les aider à ; stimuler leurs capacités cognitives, améliorer leur autonomie, créer ou recréer des liens sociaux, développer leur dextérité… C’est le contact avec l’animal qui apaise, rassure, met en confiance, et crée un contexte favorable pour l’intervenant, qui reste en toutes circonstances le maître d’oeuvre, porteur du projet d’accompagnement, selon les approches à travailler en fonction du programme personnalisé établi pour chaque patient, avec un suivi par grilles d’observation, échelles d’évaluation, rapports de séances et synthéses avec les parents ou professionnels en lien avec le patient.
LES PRINCIPALES APPROCHES :
ESTIME DE SOI – Être acteur, avoir confiance en soi. – Adaptation. – Valorisation. – Responsabilisation. APPROCHE SENSORIELLE & MOTRICE – Stimuler ses sens, ses perceptions. – Valorisation, repérage spatiotemporel. VIE EN SOCIÉTÉ – Axe de la vie affective et relationnelle. – Ajustement des comportements. – Gestion de l’humeur et des émotions. – Communication et inclusion. APPROCHE LUDIQUE – Découverte, activités avec les animaux en lien direct. – Jeux de groupe sur le thème de l’animal (lien indirect). APPROCHE ÉDUCATIVE – Apprentissages, connaissance des animaux et de leur milieu. – Affiner l’observation, la mémoire visuelle. – Enrichissement du vocabulaire. ÉVEIL – Communication et inclusion. – Analyse de son environnement. – conscience de soi. – Initiative motrice, repérage spatio-temporel. |
L’intervenant utilise l’animal en tant qu’intermédiaire (médiateur) dans une triangulation de la relation entre lui et le bénéficiaire, afin de permettre à ce dernier d’atteindre, avec l’aide de l’animal, des objectifs fixés dans le cadre de son projet individuel. L’animal favorise le lien, la relation à l’autre. C’est un médiateur qui cherche l’interaction. Il va vers l’autre sans jugement, sans intention, sans communication verbale. Il est spontané, stimule, éveille, réconforte de manière naturelle. Il permet le partage et une relation authentique. L’animal assure un rôle de catalyseur social et procure de l’apaisement.